vendredi 9 mai 2008

Lui

Félicien Rops - Pornokrates


Il est temps de partir, de fermer la porte sur ce théâtre absurde. Qu'ils s'amusent sans moi. Je n'arrête pas de partir. Dans la cour de récréation, nous disions "deux! deux!"... Mais là, on n'arrête pas, on s'acharne... on n'a pas assez du spectacle de la défaite, il faut voir le cadavre, s'en repaître. Retour à l'âge des cavernes, à l'obscurantisme. Elle a forcément raison, toujours. On ne doit pas réfléchir et on ne se trompe jamais. On attend l'inspiration divine et on assassine avec le sourire.

Je pense à la gravure de Rops, la femme aux yeux bandés, qui tient un cochon en laisse. Elle, c'est le cochon qui la mène.

Mon amant me regarde pleurer. Me serre dans ses bras. Il essuie mes larmes. La politique ne l'intéresse pas. Il serait pathétique de le convertir. Qu'il garde seulement sa place. Sa place unique. Celle de l'homme qui regarde la femme que je suis. Qui la prend. Qui la préserve. Qui la nourrit.

Mon refuge. Ma source. Ma force. C'est toi que je devrais aimer.

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