Mon sombre amour d'orange amère
Ma chanson d'écluse et de vent
Mon quartier d'ombre où vient rêvant
Mourir la mer
Mon beau mois d'août dont le ciel pleut
Des étoiles sur les monts calmes
Ma songerie aux murs de palme
Où l'air est bleu
Mes bras d'or mes faibles merveilles
Renaissent ma soif et ma faim
Collier collier des soirs sans fin
Où le cœur veille
Est-ce qu'on sait ce qui se passe ?
C'est peut-être bien ce tantôt
Que l'on jettera le manteau
Dessus ma face
Coupez ma gorge et les pivoines
Vite apportez mon vin mon sang
Pour lui plaire comme en passant
Font les avoines
Il me reste si peu de temps
Pour aller au bout de moi-même
Et pour crier Dieu que je t'aime
Je t'aime tant, je t'aime tant
Louis Aragon
4 commentaires:
Ce poème soulève en moi des vagues d'une émotion douce et douloureuse à la fois.
Il m'est comme un écho actuel d'un lointain mais admirable Emile Verhaeren lorsqu'il écrivait "Vous m'avez dit , le soir, des paroles si belles...", ou qu'il chantait ce "Vent de novembre" appris à l'école primaire.
Vos vers sont beaux, vos vers sont vrais... beaux parce que vrais !
Merci Myrtille.
Amitié.
Gilles
Merci Gilles. Mais c'est Aragon qu'il faudrait remercier ici.
Myrtille
Bien sûr, je remercie Aragon !
Mais, par votre choix, ils sont devenus vôtres. Et c'est par vous qu'ils me sont revenus en plein coeur ce matin (et qu'ils m'ont invité à ce voyage chez l'un des oubliés de notre temps : Emile Verhaeren)
Donc merci à eux (pour l'émotion) et... à vous Myrtille (pour la mémoire) !
Amitié.
Gilles
Et un bonjour ici, pour des raisons dont "Elsa" n'est pas la dernière (sourire)
Que la journée soit lumineuse.
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