mercredi 27 juin 2007

Tu es le grand soleil ...


(...)
Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne
Pour la santé
Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n'es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.

Paul Eluard - Extrait du recueil "le Phénix" (1950)
et "Solen" de Munch (1916)

dimanche 24 juin 2007

Absence

Il y a des jours comme ça
Qu'on voudrait rayer du calendrier.
Faire en sorte qu'ils n'aient jamais existé.
Des jours où la vie même perd de son sens.

Ce sont les jours des abonnés absents
Où on n'existe pour personne
Où on attend le téléphone
Où on se demande ce qu'on fait là

Impuissant, maladroit
Planté comme un vieil arbre qu'on ne voit plus
Parce qu'il a toujours été là...

jeudi 21 juin 2007

Solstice

Avant que la lumière ne prenne la pente descendante, laisse-moi respirer le calme de cette courte nuit. Suspension du temps. Appréhension de l'obscurité qui reviendra lentement, sournoisement, inéluctablement.

Prend-moi dans tes bras.

Petite, j'avais peur de m'endormir et de ne pas me réveiller. Il faut lâcher, baisser les armes... J'y arrive si mal.

Serre-moi très fort, aussi fort que tu m'aimes, que je sente mon corps s'appaiser tout contre le tien, que je pose ma tête sur ton épaule.

Pour la douceur de ce fragment d'éternité, j'oublierai la lumière qui nous quitte et le monde qui tourne à l'envers.

Ed. Munch Sommernat på stranden


dimanche 17 juin 2007

Quelques mots d'explication....

Oui, parce que déjà que sur ce blog j'écris dans une langue pas toujours compréhesnible, je fais des allusions que pas grand monde ne comprend....

Donc, explication. Les deux textes qui suivent sont des extraits de chansons écrites par mon amie Françoise Laroche.


Françoise est connue chez nous par quelques amateurs nostalgiques des années soixante. Elle est originaire d'Arlon, a étudié à Liège, chanté notamment avec Claude Semal avant de tomber amoureuse d'un étudiant en médecine norvégien qui l'a emmené dans ce pays en noir et blanc au delà du cercle polaire arctique dans une petite ville du nom de Finnsnes. Comment peut-on vivre là-bas? Si on peut être persan, on peut aussi vivre à Finnsnes... !

Après de longues années passées à élever ses deux enfants, à enseigner le français, elle est "descendue" à Oslo où elle vit toujours aujourd'hui. Cette nouvelle vie l'a rendue à la chanson. Elle a repris sa guitare et son chemin pour chanter aujourd'hui Brel, Piaf et ses propres chansons sur des scènes norvégiennes. Elle habitait encore Finnsnes quand je l'ai rencontrée lors d'une courte escale à Oslo, il y a presque vingt ans. Merci Françoise pour ton amitié.

samedi 2 juin 2007

Earthquake

1755 - Tremblement de terre de Lisbonne

Le sol tremble sous mes pieds, la secousse est terrible. Je m'agrippe à tout ce qui est à ma portée, je m'appuie aux murs qui vacillent aussi. Je n'ai plus de repères. Je sens mon coeur qui bat très vite. La tête me tourne. J'ai la nausée. J'ai l'impression que je vais mourir.

En regardant dehors je vois le vieux couple de voisins qui s'affairent au jardin. Leurs rosiers blancs sont en fleurs. Il la regarde avec tendresse enlever les fleurs fanées de sa jardinière en pierre bleue. Les oiseaux chantent. Ce sera une journée calme et chaude, indifférente à mon malheur.