dimanche 29 avril 2007

L'arbre de Manu

Photo IsaT


Onze années ont passé. Déjà.
Le 13 juillet 1996, tu as décidé de poser ton sac au bord de cette route d'Allemagne et de t'enfoncer dans les bois à la recherche de l'arbre qui allait te porter. Ce soir-là j'étais allée au bal, en France...
La dernière fois, c'était sur la Grand Place quinze jours plus tôt. Tu voulais partir à Ostende, marcher sur l'estacade ou le long de la mer... Je voulais que tu me rejoignes à Couleur Café. Tu n'es jamais venu. Tu étais rentré. Tu étais venu chercher tes affaires pour les ramener chez tes parents... Tu préparais déjà ton départ.
Je pense encore souvent à toi. Tu me manques. Je n'ai pas compris. D'ailleurs comprendre n'aurait pas suffi à te retenir. J'étais impuissante. Ton désespoir n'appartenait qu'à toi. Et ton absence est là. Inéluctable. Irréversible.

samedi 28 avril 2007

Un verger...

Mon grand-père avait acheté un verger non loin du fleuve et nous venions y ramasser des pommes après l’été. J’ai retrouvé l’endroit. C'est là, c'est peut-être ailleurs... J’y passe presque tous les jours. Tout est pareil. La grille, le verger en hauteur par rapport à la rue…Il y avait aussi, pas loin de là, un hôtel - restaurant, grande maison typique de ces constructions fin de siècle. Nous allions y manger parfois sur la terrasse, au bord du fleuve… Ma mère, enfant, y venait avec ses parents. J’aime cette atmosphère de villégiature abandonnée et décadente... et la tristesse qui m’envahit au souvenir de ceux qui ne sont plus.

mardi 3 avril 2007

L'amoureux

Il est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Il a la forme de mes mains,
Il a la couleur de mes yeux,
Il s'engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.

Il a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s'évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire.

D'après Paul Eluard